Extrait p. 74
« Quand j’y repense, je comprends que l’écriture a été une bouée de sauvetage, je me suis lancée à fond au moment où j’allais me noyer. Et un jour, j’ai dessiné un lapin…
Le téléphone a sonné :
-Hello, ma chérie, je viens aux nouvelles.
C’était ma mère et le son de sa voix me donna envie de mourir. J’éclatai en sanglots. Notre conversation se termina par l’un de ses nombreux conseils avisés :
-Je crois qu’il faut que tu te trouves un petit boulot à côté car tu ne vas jamais arriver à vivre de tes livres, Tess.
Je baissai les yeux sur le lapin que je venais de dessiner. Je tenais quelque chose, je le sentais. […] Je tirais la langue, louchais, éclatais de rire. Et plus je dessinais, plus le lapin semblait s’incarner sur ma feuille de papier : un mélange de lapin et de moi. J’avais un nouveau défi ! J’allais prouver à ma mère que j’allais réussir à vivre de mes livres. J’ai dessiné le lapin avec un air malicieux, une bulle reliée à sa bouche dans laquelle j’ai écrit Caca boudin, car ma vie était devenue vraiment caca boudin. »
Le coup du Lapin / Stephanie Blake ; éd. La Tribu, 2025 ; 234 p. ; à emprunter en kit, avec « caca boudin » et « moi veux ça !
Adulte